Installation interactive et évolutive | 2015
L’épigénétique confère à notre génome une certaine plasticité qui permet aux êtres vivants d’apprendre continuellement de leur environnement et de s’y adapter. Peut-on ainsi imaginer « optimiser notre code génétique » et développer de nouvelles facultés jusqu’alors dormantes ? De récentes recherches ont déjà montré les capacités de la sensible Mimosa pudica à s’affranchir durablement de sa peur. En développant ses « aptitudes cognitives », la plante télégraphe nous accordera-t-elle la prochaine danse ?
La plante Desmodium gyrans réalise naturellement des mouvements visibles à l’oeil nu. Cette capacité quasi unique dans le monde végétal lui permet de s’adapter continuellement à la lumière ambiante et peut être stimulée par certaines fréquence sonores ou ondes magnétiques. Chaque mouvement induit un bouleversement chimique au sein de la plante, produisant l’émission d’un signal électrique capté par l’électrode placée sur sa tige. Ce système de biofeedback permet ainsi à la plante de contrôler la LED qui l’éclaire.
Par le son, le toucher, ou tout autre moyen de com-munication, le public est invité à stimuler cette mobilité traduite sous la forme d’une récompense lumineuse. Ainsi, l’apprentissage des plantes s’élaborera de façon incertaine durant l’exposition.
Les plantes parviendront-elles réellement à intégrer cette technologie d’auto-domestication pour défier leur nature ?
Ces recherches sont menées dans le cadre du programme européen « Epigenesys », avec le soutien de l’institut Curie et de La Paillasse, Laboratoire communautaire et ouvert.