Installation vidéo | 2008
Vidéos synchronisées, DV Pal couleur, 5’ 56
Interroger l’habituel. Mais justement, nous y sommes habitués. Nous ne l’interrogeons pas, il ne nous interroge pas, il semble ne pas faire problème, nous le vivons sans y penser, comme s’il ne véhiculait ni question ni réponse, comme s’il n’était porteur d’aucune information. (…)
Comment parler de ces « choses communes », comment les traquer plutôt, comment les débusquer, les arracher à la gangue dans laquelle elles restent engluées, comment leur donner un sens, une langue : qu’elles parlent enfin de ce qui est, de ce que nous sommes.
Extrait de l’infra-ordinaire, G. Perec
Ces trois pellicules sont les témoignages d’un trajet quotidien. En référence au texte de George Perec, j’ai cherché à définir un langage de l’habituel, à en traquer les particularités. L’habituel est-il une rencontre hasardeuse de materiaux sensoriels (sons, images, odeurs etc…) qui se diluent, s’hybrident ?
Ce projet utilise un lomo dont je déplace « à l’aveuglette » le film, déclenchant à intervalles réguliers l’obturateur. J’ai reproduit plusieurs fois l’expérience pour rendre compte des variations et répétitions que pouvait subir ce trajet ordinaire. Les pellicules photographiques sont ensuite animées comme des bandes de films, devenant trois variations d’un même thème. J’ai appliqué un procédé similaire aux trois bandes sons créées à partir d’enregistrements réalisés sur ce trajet.
Par ce dialogue sonore et visuel, des évènements étranges surgissent : le réel dissimulé dans une réalité ordinaire.